Tous en Transition : Pourquoi avez-vous eu envie d’agir en faveur de la transition écologique ? Est-ce qu’il y a eu un déclic ? Un électrochoc ?

Justine : « J’ai grandi dans une famille où les questions d’écologie étaient bien présentes, notamment en ce qui concerne l’alimentation. Ça aide à avoir cette sensibilité assez tôt. Je n’ai pas eu de déclic particulier, mais j’ai rapidement pris conscience qu’au-delà de l’aspect environnemental, l’impact de nos modes de consommations touchait également notre santé.

A quel moment a eu lieu cette prise de conscience ?

Au début de ma vie d’étudiante – ma première période d’autonomie – j’ai pas mal fréquenté les supermarchés. Rapidement, j’ai vu que ce n’était pas un mode de consommation qui me convenait. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser aux produits frais, bruts et particulièrement aux circuits courts.
Puis ma réflexion s’est élargie aux produits ménagers et aux produits d’hygiène. Je me suis demandé comment les faire moi-même, le plus naturellement possible. Pour cela, j’ai fait pas mal de recherches sur internet. Cela m’a permis de m’acculturer et de bien m’imprégner des sujets.

 

« J’ai tout de suite trouvé ça ludique et gratifiant
de faire mes produits moi-même. »
Justine

 

 

Par quoi avez-vous commencé ?

J’ai commencé par aller au marché de producteurs près de chez moi, chaque semaine, pour tous les produits frais. Ensuite, j’ai essayé de fabriquer ma lessive, mes produits ménagers, mon déodorant et mon dentifrice et à utiliser des huiles végétales plutôt que des produits du commerce.
Tout n’a pas été concluant du premier coup, notamment le déodorant… Il a fallu plusieurs essais, différentes recettes avant de trouver un produit qui me convenait. Mais j’ai tout de suite trouvé ça ludique et gratifiant de faire ses produits soi-même.
Ensuite, on m’a offert une machine à coudre et là : révélation ! J’ai commencé par faire mes propres cotons démaquillants, des essuie-tout lavables, des totebags…

Pour les déplacements, dès l’adolescence, je me suis toujours déplacée à vélo ou en transport en commun. Habitant en ville, la question ne se posait même pas. Mais une fois le permis passé, j’ai été tentée de prendre régulièrement la voiture, notamment pour aller travailler. Il faut dire qu’à ce moment-là, je m’étais éloignée de la ville et de ses commodités.

Quel est votre mode de vie aujourd’hui ?

C’est vraiment sur l’alimentation qu’il m’est le plus facile d’agir au quotidien. Je fais partie d’une Amap, je cuisine beaucoup de produits frais et ne consomme quasiment pas de produits transformés. Je choisis des produits locaux en priorité, et bio au maximum. Depuis peu, je consomme végétarien : je ne cautionne plus du tout l’élevage intensif et l’agriculture industrielle. Je suis également sensible à la condition animale.

 

 

Aujourd’hui, je n’utilise quasiment plus de produits chimiques. Je fabrique ma lessive et mon produit ménager. Je fais ma vaisselle au savon de Marseille et je continue à utiliser des huiles végétales et des huiles essentielles. Finalement, on ne trouve pas grand-chose dans mon placard : du savon noir, du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, du percarbonate et du savon de Marseille. Je n’ai besoin de rien de plus !

Depuis que j’habite à Saint-Martin d’Hères, je me déplace beaucoup à vélo. Pour aller au centre-ville, on est bien aidés avec les pistes cyclables et les transports en commun : c’est bien plus pratique que la voiture. Mais j’avoue me laisser tenter par la voiture de temps en temps, notamment quand je suis chargée ou quand il fait mauvais temps.

Dorénavant, mes petits cadeaux sont des objets faits mains, souvent en couture : lingettes, essuie-tout, petites pochettes, sacs. Ma famille et mes amies commencent à être bien équipées ! J’offre aussi des cadeaux immatériels, comme des places de spectacles, des week-ends…

Avez-vous rencontré des difficultés, des freins à votre mise en action ? Avez-vous trouvé des solutions ?

Mon premier objectif a été le « zéro déchet » dans ma salle de bains. Je me suis mise pas mal de pression pour éliminer tous mes emballages. Aujourd’hui, j’ai un peu lâché du lest. Je me suis rendue compte que certains produits ne me convenaient pas, notamment le shampooing et le déodorant solides. Je suis donc revenue à des produits emballés que je trouve sur internet, dans des boutiques en ligne spécialisées en produits naturels.  En ce moment, j’utilise un shampooing liquide aux noix de lavage. Ce n’est pas « zéro déchet », mais c’est naturel, et je crois que mes cheveux ne se sont jamais mieux portés qu’aujourd’hui !

Concernant l’alimentation, je regrette de ne pas avoir une épicerie de produits en vrac près de chez moi. La plus proche est trop loin pour que cela soit gérable à vélo. Cela m’obligerait à gérer tous les contenants pour faire mes achats. Compliqué. Peut-être y arriverais-je un jour !

Quel serait votre prochain «  petit pas » ?

J’aimerais intégrer toutes ces questions environnementales dans mon activité professionnelle. Même si j’essaie déjà de concevoir des sites internet éco-conçus (des sites légers qui consomment le moins de ressources possibles), j’ai encore des progrès à faire. Dans l’idéal, j’aimerais travailler uniquement pour des projets ayant un impact positif dans le domaine de l’écologie, du social, de la culture…

« N’essayez pas de tout faire en même temps, même si c’est tentant ! »

 

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer ?

Ne pas essayer de tout faire en même temps, même si c’est tentant. Le risque serait d’abandonner trop vite. Un pas après l’autre ! Et aussi : arrêter de culpabiliser, ne pas se mettre trop de pression si parfois on dérape.

Auriez-vous des conseils de lectures inspirantes à nous donner ?

Oui. J’aime bien les articles d’un blog en particulier, dédié aux produits d’hygiène, « Bioté naturelle » . Et pour ceux qui s’intéressent à l’éco-conception informatique, je recommanderais le site Green IT .